Privé de désert, George Alec Effinger

Soumis par Denis le 17/11/2015 à 16h33

Marîd Audran, le "Maghrebi", n'est plus détective privé : il est policier. Il n'est plus sur la brèche, l'argent coule à flots puisqu'il travaille désormais pour "Papa", un des parrains de la ville. Et accessoirement, sans qu'on lui demande son avis, il se retrouve également propriétaire d'un club. Il a même décidé d'arrêter la drogue. Mais bien entendu, tout ça va partir en vrille !

J'ai découvert le cycle de Marîd Audran en début d'année avec la lecture de "Gravité à la manque". "Privé de désert", publié en 1989, en est la suite. Il est indiqué que les romans du cycle peuvent être lus de façon indépendante, mais il est tout de même préférable de tout lire pour apprécier (savourer !) les références au passé d'Audran.

Je m'attendais donc à retrouver ici les trois thèmes de la série. Nous retrouvons sans équivoque l'univers du Moyen-Orient et le cyberpunk.

En revanche, Audran n'étant plus détective privé, le récit semble moins influencé par les romans noirs des années 50. Place ici à des intrigues un peu différentes, peut-être moins encrées dans l'univers du polar : on y parle trafic d'enfants et d'organes ou encore luttes d'influence entre parrains très puissants et sans scrupules.

L'histoire reste classique avec une narration qui m'a semblé un petit peu plus simple - plus fluide aussi peut-être - que dans le premier roman. Le rythme est toujours aussi soutenu, ça "dézingue" et ça tabasse dans tous les sens !

Ici encore, j'ai apprécié les à-côtés du récit décrivant cette société futuriste et exotique. L'évocation est dépaysante et passionnante dans ses contrastes : entre tradition et technologie, entre l'opulence des parrains et la misère ambiante de la population du Boudayin.

Je n'oublie pas que la série s'inscrit dans la mouvance cyberpunk : la place donnée aux modules d'amplification bioélectronique, les "mamies" et les "papies", est une fois de plus essentielle.

"Privé de désert" se lit tout aussi agréablement que son prédécesseur, d'autant plus si l'on est "accoutumé" aux thématiques de la série. Vivement la suite !

Le recueil "Les nuits du Boudayin" est édité en France par Mnémos.